La séquelle de "Coeur brisé" ...Voilà un p'tit extrait Sugoroku POV.Bientôt huit heures. Le magasin va ouvrir. Je n’arrive pas à croire que je puisse encore travailler. A mon âge… Le temps d’un long bâillement, je sors de ma chambre et de ma torpeur. Pas besoin de m’habiller vu que je ne me suis pas changé, ayant dormi cette nuit devant mes factures.
Si je me souviens bien, il me reste beaucoup de choses à faire aujourd’hui ; quelques tonnes de paquets à déballer et des cartes à classer. Tant mieux. Je marche lentement, réservant la moitié de mes forces à empêcher mon regard de frôler le mur de gauche dans le couloir. J’ai trop peur de
le revoir.
Tout en marchant, j’ai l’impression qu’
il me regarde…
Non, Sugoroku, tu ne dois pas ! …
Mais mes yeux sont comme hypnotisés, attirés par la photographie accrochée au mur. Toujours deux grands yeux violet et innocents qui me dévisagent intensément. Toujours ce sourire d’enfant qui réveille au plus profond de moi un tourbillon de remords.
Yûgi était particulièrement joyeux le jour où je lui ai pris cette photo…
Je détourne vite mon regard de l’image interdite. Mais c’est trop tard. Son nom revient résonner dans mon esprit, et la torture recommence…
Je le vois tomber lourdement sur le sol de la salle de bains, entouré d’une multitude de pastilles et de comprimés, pâle comme ce jour…
Je me prends la tête entre les mains. J’ai si mal. Mais d’une douleur d’un autre ordre. Une douleur qui est loin d’être physique.
Il avait le visage marqué par la douleur et gardait une main crispée sur sa poitrine…
Il faut que je m’arrête ! Sinon je…
Au bout d’un moment, je réussis enfin à devenir, difficilement mais de justesse, maître de mes émotions.
…
Comment un être toujours plein d’allant a pu en arriver là ?
Yûgi si joyeux, si gai… a tenté de mettre fin à ses jours ?
Comment cela a-t-il pu être ? Mais connais-je vraiment mon petit-fils ?
Me voilà à présent dans la salle de séjour. Une ultime épreuve m’attend, la dernière heureusement : je viens de me souvenir qu’il me faut mettre de l’ordre dans la chambre de Yûgi. Courage. Au passage, je pose mélancoliquement ma vue sur la télévision. Quand je pense à la fois où, pas plus haut que trois pommes, Yûgi l’avait remplie d’eau… Manquait plus que le poisson rouge et j’avais un joli aquarium…
La porte de
sa chambre se dresse devant moi, imposante et me fait l’impression d’un cadenas sur un coffre car refermant les empreintes fugaces d’une vie envolée. Un être a vécu ici. La porte s’ouvre dans un faible soupir : j’entre. L’odeur de renfermé règne dans la pièce. Le lit est encombré de linges et de gadgets en tout genres. Je m’y approche et l’odeur corporelle de Yûgi se fait plus forte. Mon vieux coeur se crispe ; cela va faire trois semaines qu’il agit ainsi au contact de toute chose me rappelant ce garçon.
Je me demande si je vais tenir encore longtemps.
Au bout de cinq minutes, c’est avec la tête lourde que je sors enfin de la chambre, les bras ballants le long du corps.
Je ne sais pas ce que je vais faire de tous ces vêtements et objets.
Au début, l’idée de les donner m’a pris, mais Atemu s’y est farouchement opposé. Il ne se rendelo pas compte de ce que ça me fait, d’avoir à rentrer dans cette pièce pour l’aérer, et y mettre encore de l’ordre.
Mais après tout, il ne faut pas trop lui en vouloir. Les évènements précédents l’ont beaucoup bouleversé, ce qui est très visible, à sa mine sombre et légèrement triste.
Comme moi.
Il espère qu’un jour, Yûgi se sortira du coma dans lequel il est plongé depuis trois semaines. Il y croit comme du fer et veut que tout soit là pour son retour. Je voudrais y croire moi aussi. Je voudrais pouvoir le faire mais la souffrance a fait sombrer mon âme dans un désespoir obstiné. Surtout quand je revois encore le teint cireux (presque cadavérique) de Yûgi dans son lit d’hôpital…
À cette réminiscence, je me prends derechef la tête entre les mains.
Quand tout cela va-t-il cesser ?
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Normal POV.Le froid de l’automne circule le long de son corps mais Atemu ne s’en aperçoit pas, absorbé par ses pensées. Tout en marchant, il effleure du bout des doigts une aspérité dans sa poche. Deux heures ont passés et il n’a toujours pas touché aux cigarettes ! Un record qui se brise aussitôt car l’envie de noyer son chagrin le reprend.
Rien à faire avec ce fichu vent qui l’empêche d’allumer le briquet ! Avec beaucoup de dépit et dans un soupir, il range les objets dans sa poche. Tant pis, il faudra faire sans. Le feu du passage piéton a enfin viré au vert et le jeune homme en profite pour traverser la rue, entouré d’une multitude de passants. D’autres pensées l’envahit tandis qu’il parcourt, sans se presser, le chemin vers le lycée.
C’est presque avec des efforts surhumains que Atemu parvient à se débarrasser d’une série d’image.
Mais malgré toute sa volonté, un visage poupin qu’entourent deux mèches d’or apparaît, illuminé par la lumière violacée que projettent deux grands yeux candides. Un visage qui étire sur ses lèvres un sourire tout à fait charmant, un visage qui exprime de la rancœur (presque de la haine), un visage qui se tort dans la grimace de tristesse, puis de douleur. Un visage qui finalement se couvre d‘une étrange pâleur ; celle de la mort.
Tout ça, à cause de lui.
Atemu sent un pincement dans son cœur. La culpabilité pèse sur lui et un nouveau souvenir vient…
------ Yûgi parle et maîtrise avec grande peine ses émotions. Il semble souffrir et Atemu s’en veut pour cela. - Ce qu’il y a ? Il y a que mon cœur souffre depuis que tu es là, pharaon. Il y a que je vis en pestiféré à cause de toi.Les yeux écarquillés, l’ancien souverain contemple avec consternation les larmes qui se forment aux coins des yeux du garçon. L’atmosphère dans la pièce est tendue. - Mais que…Mais Yûgi, froid (ce qui ne lui est jamais arrivé auparavant) se détourne de lui, pour cacher sa peine. Atemu lève une main vers le jeune homme ; qui évite le contact et s’écarte brusquement pour quitter la chambre. Reste un ancien monarque désemparé, ahuri. ------
Et ce fut à partir de cela que tout a commencé… Un nouveau vent froid traverse le dos de Atemu qui le sent venir cette fois, car raidissant ses membres.
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Les cours ont visiblement déjà commencé, car peu d’élèves circulent dans le préau, ni dans les couloirs, mais que lui importe ? C’est toujours sans se hâter qu’il va vers la salle des cours.
Lundi. Un jour pourtant porteur de bonheur, à cause de l’absence de la quasi-totalité des professeurs, avec un emploi du temps seulement constitué que de deux heures de cours de sciences physiques.
Lundi. Le jour où Yûgi est … Atemu secoue la tête, désabusé.
- Hé ! lance une voix familière derrière lui.
Jono-uchi. Toujours en retard aux cours. Atemu l’a oublié, et hoche nonchalamment la tête en guise de salutation.
Cours de sciences physiques. Il entre dans la salle sans s’y être préparé. Le professeur le dépêche d’entrer pour se placer devant la classe, grave.
- Quelque chose de grave est arrivé. Il faut que vous sachiez que votre camarade Yûgi Mutô est actuellement dans le coma, suite à un accident...
Et là je vous coupe dessus juste pour le plaisir
PS ~
Allez donc voir FF.net pour avoir la suite ... qui arrivera bientôt